Les masques vénitiens traditionnels : histoire et fabrication

Les masques vénitiens traditionnels : histoire et fabrication

Les masques vénitiens traditionnels sont connus dans le monde entier pour leur élégance, leur mystère et leur beauté. Ils font partie intégrante de la culture et de l’histoire de Venise, notamment lors du célèbre Carnaval qui a lieu chaque année. Dans cet article, nous allons explorer l’histoire des masques vénitiens, ainsi que les techniques utilisées par les artisans pour les fabriquer.

L’origine des masques vénitiens

Les premières mentions de masques à Venise remontent au XIIIe siècle. A cette époque, ils étaient principalement utilisés lors de célébrations et fêtes, comme le Carnaval, mais également pour dissimuler l’identité de ceux qui les portaient lors d’événements mondains ou politiques. Les masques vénitiens étaient également portés par les acteurs de la Commedia dell’Arte, un genre théâtral très en vogue à partir du XVIe siècle, où les personnages utilisaient des masques pour exprimer leurs émotions et jouer différents rôles.

La guilde des mascherari

Au XVème siècle, la fabrication des masques vénitiens est devenue une véritable profession reconnue par la création d’une guilde spécifique, la guilde des mascherari. Cette guilde avait pour mission de protéger les secrets de fabrication des masques et de garantir la qualité des produits. Les membres de la guilde devaient suivre des règles strictes et respecter certaines normes de qualité pour conserver leur statut d’artisan.

Les techniques de fabrication traditionnelles

La fabrication des masques vénitiens nécessitait un véritable savoir-faire, transmis de génération en génération. Plusieurs techniques étaient utilisées :

  • Le papier mâché : cette technique consiste à superposer plusieurs couches de papier imbibé de colle sur un moule en argile ou en plâtre. Une fois le masque sec, il est ensuite soigneusement poncé et décoré avec des peintures, des paillettes, des perles ou des plumes.
  • Le cuir : certains masques étaient fabriqués en cuir finement travaillé et sculpté. Le cuir était trempé dans l’eau pour être assoupli, puis modelé sur un moule. Une fois sec, il conservait sa forme et pouvait être décoré avec divers motifs.
  • La céramique : les masques en céramique étaient réalisés en terre cuite, ce qui offrait une grande solidité et une finition très détaillée. Les masques étaient peints et vernis après cuisson pour les protéger et les embellir.

Les différents types de masques

Il existe une grande variété de masques vénitiens, chacun ayant sa propre signification et son style unique. Parmi les plus connus, on peut citer :

  • Le bauta : ce masque rectangulaire couvre entièrement le visage et dissimule parfaitement l’identité de celui qui le porte. Il était très populaire lors des réunions politiques ou mondaines.
  • La moretta : un masque ovale sans expression, généralement porté par les femmes. Il se maintenait en place grâce à un bouton que la personne mordait entre ses dents, ce qui l’empêchait de parler.
  • Le volto : également appelé « larva », ce masque blanc neutre recouvre tout le visage et permettait aux acteurs de la Commedia dell’Arte d’exprimer différentes émotions selon les mouvements de leur corps.
  • Le zanni : ce masque comique représente un serviteur naïf et maladroit, avec de grands yeux et un long nez. Il est souvent associé au personnage d’Arlequin dans la Commedia dell’Arte.

Les costumes vénitiens

En plus des masques, les Vénitiens portaient également des costumes extravagants pour compléter leur tenue lors du Carnaval et autres célébrations. Ces costumes étaient souvent confectionnés par les mêmes artisans qui fabriquaient les masques, et étaient réalisés à partir de matériaux luxueux, tels que la soie, le velours, les dentelles ou les broderies dorées.

Le tabarro et la mantille

Le tabarro était un manteau long et ample porté par les hommes, généralement en velours ou en laine. Il permettait de dissimuler le corps et les vêtements, ajoutant ainsi au mystère entourant l’identité de celui qui le portait. Les femmes, quant à elles, portaient souvent une mantille, une étole en dentelle ou en tissu brodé qui couvrait leurs épaules et leur tête.

La tradition des masques vénitiens aujourd’hui

Aujourd’hui, les masques vénitiens continuent de fasciner et d’être célébrés lors du Carnaval de Venise et d’autres événements culturels. De nombreux artistes perpétuent la tradition en fabriquant des masques à la main selon les techniques ancestrales, tout en y apportant leur touche personnelle et créative. Les masques vénitiens sont également très prisés en tant qu’objets de décoration ou de collection, témoignant ainsi de l’intérêt et de l’admiration que suscite cet art séculaire.